En tant que mentor, il est naturel de vouloir apporter toutes les réponses aux questions de vos mentorés. Après tout, ils viennent à vous pour bénéficier de votre expérience et de votre expertise. Pourtant, être mentor ne signifie pas avoir une réponse à toutes les questions qui pourraient vous être posées. Et c’est bien normal ! En réalité, même les mentors les plus accomplis ne connaissent pas tout, et il est inutile, voire contre-productif, de prétendre le contraire. L’important est d’adopter les bonnes attitudes et techniques pour guider efficacement les mentorés, même lorsque vous n’avez pas de réponse toute faite à offrir. Voici quelques approches pour vous aider à faire face à ces situations avec assurance.
Adopter une posture d’écoute active
L’écoute active est l’une des compétences essentielles en mentorat. Lorsque vous n’avez pas de réponse immédiate à une question, une écoute attentive permet souvent de mieux comprendre le contexte et les besoins de votre mentoré. Posez des questions pour clarifier leurs interrogations et explorez ensemble les différentes pistes. Cela aide souvent le mentoré à avancer dans sa réflexion et, parfois, à trouver des réponses par lui-même.
L’écoute active vous positionne aussi en tant que partenaire dans leur apprentissage, et non comme un simple « donneur de réponses ».
Jouer le rôle de conseiller d’orientation
Personne ne peut tout savoir, et c’est là qu’un bon mentor devient un guide stratégique. Si une question dépasse votre domaine d’expertise, vous pouvez agir comme un conseiller d’orientation en dirigeant le mentoré vers des ressources ou des contacts plus qualifiés ou spécialisés dans ce domaine.
Par exemple, si votre mentoré vous interroge sur un aspect technique très pointu, vous pouvez le mettre en relation avec un expert spécifique que vous connaissez ou lui recommander une personne de votre réseau. Ce geste non seulement montre votre humilité, mais illustre aussi votre volonté de réellement les aider à trouver les meilleures ressources, au-delà de vos connaissances personnelles.
Partager des recommandations de lecture ou de formation
Quand une question nécessite un approfondissement que vous ne pouvez pas fournir immédiatement, recommander des articles, des livres blancs, des études de cas ou des ouvrages spécialisés peut être extrêmement utile pour le mentoré. Ces recommandations permettent d’offrir des pistes concrètes pour explorer la question de manière autonome.
Voici quelques idées de ressources :
- Articles spécialisés : pour des réponses rapides sur des tendances ou des notions spécifiques.
- Études de cas : parfaites pour comprendre comment d’autres entrepreneurs ont surmonté des défis similaires.
- Livres blancs : pour des analyses plus approfondies et souvent rédigées par des experts reconnus.
- Livres : les classiques de l’entrepreneuriat ou des domaines de spécialité peuvent aussi être de précieuses sources d’inspiration.
Ces conseils de lecture témoignent de votre engagement à soutenir le mentoré dans sa croissance, même en dehors des séances de mentorat.
Valoriser l’incertitude comme une opportunité de co-apprentissage
Un mentorat ne repose pas uniquement sur les connaissances du mentor, mais aussi sur la découverte et le partage d’expériences. Lorsque vous rencontrez une question sans réponse, proposez à votre mentoré d’explorer le sujet ensemble. Cette approche non seulement valorise le processus de co-apprentissage, mais elle encourage également votre mentoré à adopter une attitude proactive dans sa propre recherche de solutions.
Échanger des points de vue, expérimenter de nouvelles idées ou même faire des recherches communes peuvent déboucher sur des solutions innovantes auxquelles ni l’un ni l’autre n’aurait pensé seul. Cette attitude renforce la relation de mentorat et permet au mentoré de voir qu’il n’a pas besoin d’avoir toutes les réponses pour avancer efficacement.
Encourager la réflexion et l’expérimentation
Quand une question est complexe ou trop nouvelle pour avoir une réponse immédiate, vous pouvez encourager votre mentoré à explorer des solutions potentielles par l’expérimentation. Proposez-lui de tester différentes approches, de mener des essais et d’observer les résultats pour trouver ce qui fonctionne le mieux. Cette méthode de « test-and-learn » est une approche particulièrement efficace pour les entrepreneurs, car elle favorise la résilience et l’agilité face aux incertitudes du marché.
En adoptant cette approche, vous renforcez également la confiance de votre mentoré dans sa capacité à trouver des solutions par lui-même, une compétence précieuse pour tout entrepreneur.
Encourager le mentoré à se poser les bonnes questions
Aider le mentoré à se poser les bonnes questions peut être plus puissant que de donner des solutions toutes faites. En l’aidant à reformuler sa question ou à identifier les aspects sous-jacents du problème, vous l’aidez à développer une réflexion critique et stratégique.
Par exemple, si un mentoré cherche à lancer un nouveau produit mais hésite sur la direction à prendre, vous pourriez lui poser des questions comme :
- « Quelles seraient les attentes principales de ton marché cible ? »
- « Quels obstacles potentiels vois-tu pour ce lancement ? »
- « Quelles sont les compétences que tu devras renforcer pour mener ce projet à bien ? »
Ces questions guident le mentoré vers une réflexion qui l’aidera à structurer son projet de manière plus approfondie.
Un mentor est un guide, pas un encyclopédie vivante
Être mentor, c’est avant tout être un guide capable de montrer le chemin, même lorsqu’on ne connaît pas toutes les étapes. En adoptant une posture d’écoute, en s’ouvrant au co-apprentissage et en orientant le mentoré vers les bonnes ressources, vous pouvez apporter une aide précieuse sans nécessairement tout savoir. Cette approche, bien loin de diminuer votre crédibilité, renforce au contraire la confiance que votre mentoré placera en vous.
N’oubliez jamais que l’entrepreneuriat est un chemin rempli de découvertes, et en tant que mentor, vous aussi, vous êtes en apprentissage constant.
Être mentor, c’est avant tout tisser une relation de confiance fondée sur l’authenticité (même lors d’une visio de 30 minutes). Admettre que l’on ne maîtrise pas tous les sujets permet de créer un climat de confiance mutuelle, où le mentor et le mentoré se considèrent comme des partenaires d’apprentissage. Cette vulnérabilité apparente est en réalité une force, car elle montre que le mentor est un être humain en constante évolution, tout comme son mentoré. C’est dans cette dynamique de co-construction que le mentorat prend tout son sens.
En résumé
Point clé | Description | Conseil Pratique |
Écoute active | Clarifiez les besoins et attentes du mentoré pour mieux comprendre la question posée. | Posez des questions, encouragez la réflexion autonome. |
Conseiller d’orientation | Redirigez le mentoré vers des experts ou contacts spécialisés lorsque le sujet dépasse votre expertise. | Utilisez votre réseau pour des recommandations spécifiques. |
Recommandation de ressources | Proposez des lectures et supports adaptés pour approfondir des sujets complexes. | Suggérez des articles, livres blancs, études de cas ou ouvrages spécialisés. |
Co-apprentissage | Invitez le mentoré à explorer le sujet avec vous pour découvrir ensemble des solutions. | Collaborez sur les recherches ou les échanges d’idées pour enrichir les perspectives. |
Encourager l’expérimentation | Incitez le mentoré à tester des solutions pratiques et à adopter une approche “test-and-learn”. | Proposez des essais pratiques, des feedbacks basés sur l’expérience pour apprendre à partir des essais. |
Questions stratégiques | Aidez le mentoré à structurer sa réflexion en posant des questions ciblées et utiles. | Exemples : “Quels obstacles prévois-tu ?” “Quelles compétences seraient utiles pour ce projet ?” |
Conclusion | Être mentor, c’est guider et inspirer, pas tout savoir. C’est normal de ne pas avoir toutes les réponses ! | Concentrez-vous sur l’accompagnement, l’orientation, et la stimulation de la réflexion chez le mentoré. |